Managers, Vendeurs : Et si la clef de la réussite était la maitrise émotionnelle et l'effo

ampoule représentant l'intelligence émotionnelle

1. Comparaison

A l’origine d’une prise de décision, on retrouve deux processus mentaux: l’un rationnel/logique et l’autre émotionnel. La logique est un phénomène abstrait et objectif, elle ne dépend pas de notre état intérieur. Les émotions quant à elles sont profondément ancrées dans le psychisme de chacun. Elles constituent la part subjective de nos intentions et sont à l’origine de la manifestation de nos instincts primaires.

Une décision ne peut pas être prise sur une base purement rationnelle: elle présente toujours un aspect émotionnel. Et sur le plan neurologique la composante émotionnelle est prioritaire sur la composante logique. Ce résultat, rarement évoqué, est fondamental. Ca signifie que, consciemment et inconsciemment, vous éprouvez d’abord un ressenti à propos d’un événement avant même d’avoir pu l’analyser par un raisonnement logique.

Par conséquent, la plupart des gens fondent leurs opinions sur des mirages dictés par les émotions transitoires qui les ont submergés à un moment donné. Le piège dans lequel tombent ces gens consiste à croire que leurs décisions proviennent de leur liberté de pensée. Alors qu’ils ont été influencés par des forces intérieures qui les dépassent. Ils se plaisent à penser qu’ils sont libres de leurs choix.

Soyez à l’écoute de vous-même. Vous vous apercevrez que chaque fois que vous essayez de raisonner, vos émotions se glissent dans vos pensées et tentent de s’imposer. Dans tout processus décisionnel, quel que soit son importance (choisir un DVD, conclure un contrat de plusieurs millions d’euros ou séduire une femme), toute personne est tiraillée entre trois phénomènes conflictuels:

  • Elle ressent que c’est la bonne décision (l’émotion, l'intuition ou le ressenti comme vous voulez !!!).
  • Elle estime que la décision est acceptable sur un plan moral (mélange d’émotion et de logique lié à votre éducation et vos propres valeurs).
  • Elle juge enfin que la décision est fonctionnelle, concrète et vérifiable (la logique).

Comme elles sont viscéralement rattachées au corps et à l’esprit, les émotions, souvent liées aux hormones, agissent plus rapidement que la raison. C’est pourquoi on ne peut pas éviter totalement leur influence. Et lorsqu’elles ne sont pas du tout canalisées (lors d’une joie ou d’une colère intense par exemple) elles corrompent la nature-même des raisonnements logiques.

2. Comment canaliser ses émotions

Ce constat, qui pose la question cruciale du libre-arbitre, ne peut être contrarié que par l’exercice de la volonté pure. La logique seule ne pas lutter contre les émotions. Il faut d’abord les identifier et apprendre à ressentir le moment où elles se manifestent afin de les contrôler. Lorsqu’une pensée vous tourmente, c’est parce qu’elle s’accompagne d’une émotion que vous ne parvenez pas à maîtriser. 

Les émotions ne sont pas toujours mauvaises, elles ne le sont que lorsqu’elles vous dominent. Par la discipline et la concentration, vous pouvez parvenir à les canaliser pour faire place à la clarté des raisonnements logiques. Néanmoins, elles ne peuvent pas être totalement supprimées, seulement bridées.

La nature des émotions est essentiellement chaotique. On ne peut pas les manipuler de façon consciente comme pour un raisonnement rationnel. C’est la raison pour laquelle elles dominent la logique. Qu’est-ce que le chaos émotionnel ? C’est un enfant pris d’une peur panique au milieu de la nuit, c’est un homme en colère. C’est aussi une gamine qui achète compulsivement le dernier vêtement à la mode dont elle n’a pas besoin. Les émotions sont bruyantes et contagieuses, elles envahissent l’espace mental et physique.
On ne peut véritablement les ignorer qu’en adoptant l’attitude stoïque propre à la méditation.

Quand vous vous comportez de façon raisonnable, ça n’est pas parce que la raison l’a emporté sur les émotions. C’est parce que la volonté de votre esprit s’est interposé pour faire place à la logique. Une grande quantité de raison est nécessaire pour compenser les effets d’une petite quantité d’émotions. On comprend mieux maintenant pourquoi les émotions l’emportent: elles constituent tout simplement la faculté mentale la plus puissante.

Le développement de la dimension logique de notre esprit demande beaucoup d’efforts car c’est une fonction supérieure du cerveau qui n’est pas spontanée. Alors que les émotions opèrent automatiquement et sans effort car elles proviennent de notre instinct animal.

Un jugement rationnel s’appuie sur des données extérieures, il est par conséquent plus objectif, fiable et cohérent pour comprendre le monde.
L’intelligence émotionnelle quant à elle sera utilisée pour comprendre les relations sociales et manipuler les gens. Attention: je ne dis pas que pour manipuler autrui il faut se laisser submerger par ses émotions, mais plutôt qu’il faut comprendre et dominer les siennes afin de dominer celles des autres.

3. La fausse logique: rationalisation et sophisme

La logique s’appuie sur des règles et des principes, elle se développe selon des démonstrations, des déductions et des preuves concrètes.
Rien de semblable pour les émotions. De par leur nature chaotique, elles n’ont besoin que de deux choses: exister et engendrer d’autres émotions.

Un manipulateur déguisera ses émotions pour leur faire prendre l’apparence d’un raisonnement logique, ce phénomène s’appelle la rationalisation. C’est une explication faussement rationnelle servant à justifier une conduite inspirée par des motivations émotionnelles inexplicables par une logique honnête. C’est une imposture du langage qui consiste à pervertir un raisonnement. Gardez la tête froide afin de l’analyser et de la déjouer.

Une rationalisation se présente souvent sous la forme d’un baratin dénué de rigueur. Ca n’est pas une explication honnête. Un individu narcissique l’utilisera pour justifier l’injustifiable et tenter ainsi de protéger sa réputation et son ego.

Deux exemples:

Une jeune femme achète sur un coup de tête la dernière jupe à la mode qu’elle aura oubliée une semaine après. Plutôt que d’admettre qu’elle a fait un caprice et qu’elle s’est faite avoir par le marketing, elle évoquera des raisons fumeuses:

« C’est la faute de ma copine qui m’a traînée dans la boutique » (alors que la copine ne lui a rien demandé).
« Je n’avais plus rien à me mettre » (alors qu’elle a déjà cinquante jupes dans sa penderie).
« C’était la mode il y a une semaine mais maintenant ça ne l’est plus », etc.

Un employé vient d’obtenir une promotion. Au lieu d’admettre que c’est peut-être dû à son talent, ses collègues invoquent de fausses raisons pour justifier son succès et dissimuler leur jalousie:

« Il lèche les bottes du manager » (que ce soit vrai ou faux).
« Depuis le temps qu’il se tue à la tâche, il a enfin sa promotion! » Dans ce cas, ses collègues essaient de le faire passer pour un besogneux pour le dévaloriser alors qu’eux-mêmes travaillent tout autant sans obtenir de promotion.
« On essaie de le tester, il ne tiendra jamais le rythme », etc.

Alors que la rationalisation se manifeste souvent spontanément sous le coup d’une émotion trop forte, il n’en est pas de même pour cette autre fausse logique qu’est le sophisme. L’intention du sophiste est de construire de façon calculée et réfléchie un argument qui a l’apparence de la vérité mais qui est faux. L’objectif là aussi est de tromper son monde mais contrairement à la rationalisation, le manipulateur reste serein et improvise calmement son plan. Il ne réagit pas de façon impulsive à ses contradicteurs et il est parfaitement conscient de sa mauvaise foi.

Un exemple très répandu de sophisme est l’omission tactique (ou mensonge par omission) qui consiste, dans une explication rationnelle, à dissimuler intentionnellement des éléments défavorables. Par exemple: un candidat à un poste ne mentionnera pas ses échecs lorsqu’il décrira son parcours aux recruteurs.

Lorsque vous êtes confronté à quelqu’un qui utilise ces manœuvres de fausse logique, votre meilleure option consiste vous aussi à vous servir de ces armes et à battre votre adversaire à son propre jeu. Nous l’avons vu : dans le cadre du Jeu social, les explications logiques et sincères sont rarement utiles, d’autant plus si vous détectez que votre interlocuteur est malhonnête.

Dans ce cas il n’y a aucune hésitation à avoir: soyez de plus mauvaise foi que lui. 

4. Logique et émotion : Homme et Femme même combat ?

Même s’ils disent préférer les raisonnements logiques, la plupart des gens sont dominés par leurs émotions car ils ne possèdent pas la rigueur et la discipline nécessaires.

De par leur préférence pour la dimension émotionnelle du psychisme, on pense couramment que ce constat est particulièrement valable pour les femmes. On peut bien être un génie, si on ne se contrôle pas, on sera balayé par ses émotions et le génie sera étouffé. De même, chez certaines femmes ou hommes à l’intelligence exceptionnelle (même au plus haut sommet de l'état), on est surpris par le caractère parfois illogique de leurs décisions, résultat d’un débordement émotionnel non maîtrisé.

Hommes comme femmes sont tout autant capables de prouesses purement rationnelles. Certes quand il faut prendre une décision, une femme aura davantage tendance à satisfaire les exigences de ses émotions internes alors qu’un homme "sur le papier" s’orientera vers un choix plus logique et productif. Sauf que, dans la société émotionnelle dans laquelle nous vivons, les comportements masculins se sont eux aussi "féminisés". Il est ressort que de plus en plus d'Hommes comme de Femmes sont guidés par l'émotion et ils en oublient de passer par la case "rationalisme". Comme disait dernièrement notre chef de l'état " Nous vivons dans une époque dominée par l'émotion et la victimisation". Qu'on soit Homme ou Femme, il convient donc d'être particulièrement vigilant à faire preuve d'esprit critique envers soi-même pour prendre la main sur ses émotions en faisant appel à la logique et le pragmatisme pour confirmer son ressenti et ses intuitions...

 

Pour finir

Tout au monde a pour mission de se vaincre soi-même.
G.Meyrink

La plupart des gens se contentent de vivre en accord avec leurs instincts sans chercher à clarifier leur esprit et sans avoir conscience de leur état. Ils vivent simplement pour vivre, sans objectif transcendant, sans rechercher les connaissances extérieures qui pourraient rendre leur vie plus exaltante et aventureuse. Tout ça parce qu’ils se laissent dominer par leurs émotions.

Être capable de se contrôler demande évidemment des efforts importants mais ils ne sont pas insurmontables. La réussite sociale, la quête de l’autonomie et de l’abondance financière sont à ce prix. Si vous vous engagez sérieusement dans cette voie, il y aura quelques nuits blanches bien sûr et des périodes de forte incertitude mais l’assurance et la plénitude qui résulteront de vos succès effaceront vos peines passées.
Vous connaitrez alors une émotion majeure d’épanouissement qui aura justement pour origine la domination de vos émotions mineures.

Soyez impitoyable avec vous-même:

  1. Ne cédez pas à la fatigue passagère ou à l’indolence et poursuivez le projet que vous avez en main;
  2. Ne vous vexez pas si la femme que vous êtes en train de séduire vous lance des commentaires taquins, elle vous teste;
  3. Par peur du changement, ne poursuivez pas un travail qui ne vous convient pas, changez-en au plus vite;
  4. Ignorez les émissions de télé stupides ou le match de foot, vous ne vous en souviendrez même plus deux jours après;
  5. N’utilisez Internet que pour des recherches précises, liées à vos projets, ne surfez pas par oisiveté;
  6. Si quelqu’un vous fait une mauvaise remarque en société, ravalez votre colère, restez impassible et lancez-lui calmement une répartie cinglante.

Quand vous sentez monter en vous l’influence d’une émotion contre-productive, ignorez-la au plus vite avant qu’elle n’exerce son emprise.

source : https://lejeusocial.com/emotions-et-logique/